jeudi 30 juin 2016
JACQ. PAULIN- GIRARD MA DEMARCHE
TOTEM, autrefois dit OTOTEMAN, est un terme issu des tribus indiennes de l’Amérique du Nord, dont la représentation symbolise l’esprit de l’Ancêtre ou du protecteur d’une collectivité ou d’un individu.
Cet esprit, pour les indiens, est indissociable de l’humain, de l’animal, du végétal, du minéral et des astres. Le tout est intimement lié, enchevêtrant le temps mythique au temps présent, le lieu légendaire au lieu réel, et impliquant par là même, la fusion de tous ces éléments.
Selon le principe de la loi de réciprocité universelle, ils sont unis et interdépendants.
Il s’agit là du rôle ancien de l’art : matérialiser ce en quoi les hommes croient, figurer les Dieux, les Ancêtres, le Protecteur. C’est lorsque les œuvres furent séparées de leur fonction que l’idée d’Art apparut.
« L’humanité, disait Malraux, passe de l’effigie qu’elle prie, à la peinture, à la sculpture qu’elle admire. »
Chaque totem, je l’ai voulu issu du bois, matériau brut. J’investis sa surface, son volume, sa matérialité. Utilisant nœuds et « accidents », veines et traces de sciage, je garde présent et apparent le support afin de révéler tous les visages issus de mes pensées, puisés de mon inconscient.
« Ainsi, vous réveillez les esprits du bois » m’a dit un jour un interlocuteur … ! »
Et c’est bien de l’âme du bois dont il s’agit pour chaque visage représenté ….
Puis les couleurs s’imposent, en douceur ou en puissance, s’harmonisant ou se dynamisant : couleurs solaires, toniques, sensuelles. J’aime tout particulièrement l’association de l’ocre et du bleu : accord entre matière et esprit.
Peindre ainsi est mon choix et je projette dans les visages, dans les regards, mes sentiments, mes idées, toutes les images mentales qui m’habitent.
Peindre ne doit pas être une représentation du réel (la photographie le fait beaucoup mieux et en un temps record !) ni même l’embellissement de ce même réel ; peindre doit être un choix personnel, entre différents moyens d’expression, pour satisfaire un besoin de création, une nécessité intérieure.
« J’y reviens chaque jour ! »
Puisse- t- il y avoir dans chacune de mes œuvres quelque chose de plus qu’elles–mêmes et qui, à travers elles, se manifeste !
Que serions- nous sans le secours de ces réalités, affective et inconsciente, qui se révèlent ainsi ?
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